Edito
Il aura fallu 50 ans pour que de nouvelles formes de fictions, comme le cinéma ou la bande dessinée, soient complètement acceptées et intégrées dans le registre culturel en leur temps. Le jeu de rôle ludique ne dérogera pas à cette règle et demandera même un peu plus de délai car il modifie le rapport entre les créateurs et le public : il offre à chacun la possibilité d’intervenir sur le cours de l’histoire, il n’y a plus ceux qui proposent leur histoire et ceux qui la regardent ou la lisent, mais ceux qui la vivent tous ensemble. Il est à la fois simple et complexe et aurait pu apparaître bien plus tôt, car il peut se pratiquer uniquement à l’oral sans beaucoup d’accessoires.

Joué les plus souvent dans des cercles d’amis, sans public, le « star system » est très limité, et les jeux ne génèrent pas d’énormes retombées financières, à l’exception de leurs dérivés vidéo. C’est donc une affaire de passionnés, hyper créatifs, souvent bénévoles, et ces 50 ans sont l’occasion de réunir certains des acteurs de cette épopée et les auteurs de demain. A la fois une transmission du flambeau entre les générations, mais aussi une transmission de ceux qui ont l’expérience vers ceux qui n’ont pas encore eu la chance de découvrir ce loisir innovant. Quoi de mieux que de le faire lors des Journées européennes du patrimoine dans une ville chargée d’histoire ?